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3. Sortir des mailles du filet portugais

Ecrit par Nicolas


Au large des côtes portugaises, la pêche aux avaries aura été fructueuse.

Le départ est donné le lundi 14 février au soir du port de La Corogne. Après une nuit bien agitée par les vagues, nous franchissons enfin le Cap Finisterre le 15 février à 14h23. Après un check moteur, ce dernier ne répond plus. Le problème de batterie est heureusement résolu dans l'après-midi par Pierre. Le 17 février en début d'après-midi, nous sortons enfin le spi, après 4 journées éreintantes de navigation au près. Nous arrivons le soir au port de Cascais, près de Lisbonne, pour nous régénérer, réparer un panneau solaire et le feu de hune. Laissant passer un coup de vent de 40 noeuds, nous partons le dimanche 20 février à 9h du matin. Voilà pour les unités de temps et de lieu. Place maintenant aux artistes.

Le soleil brillait sur l'océan et dans nos coeurs. L'allure du grand largue s'accordait parfaitement aux flows de notre musique chill-posé-type-croisiere. Tout allait bien, trop bien même.

17h45. Grand stop. Safran plus manoeuvrant. Silence à bord. Le navire déclenche un empannage que l'on qualifiera de baroque, adjectif issu du portugais "barroco" qui signifie " perle de forme irrégulière". Avouez que ça ne s'invente pas. Le lazy jack se drape dans son refus de collaborer et commence à se défaire. Quelque chose s'est pris dans la quille, le bateau tremble constamment. La GoPro immergée au bout de son stick nous dévoile son verdict. Un bon gros chalut à la dérive s'est coincé dans le haut de notre quille. Plein de sang-froid, notre skipper décide de retourner vers les côtes portugaises à allure réduite pour vérifier la quille et enlever le filet. Le pilote automatique nous lâche à 18h30 et ce pendant 1h30. Combo gagnant. À 2h du matin, à cause d'un deuxième empannage peu académique, le destin nous aide, le filet se détache et nous pouvons reprendre de la vitesse. La nuit fut tendue. Les rafales à 35 noeuds et les paquets de mer nous ont bien essorés. À 10 miles des côtes portugaises à 9h du matin, le 21 février, la mer se calme enfin. Nous plongeons avec la GoPro. La quille est intacte, les safrans également. Ouf. Melchior monte au mât pour refixer le lazy jack et les petites casses de la nuit.

Comme nous ne sommes pas rancuniers et que l'équipage préfère reprendre les blagues douteuses nous vous disons "chalut !" et reprenons notre cap plein sud.



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