Ecrit par Nicolas
À quelques heures du départ, la joie et l'appréhension s'entremêlent au port des Minimes de La Rochelle. Le plaisir de s'élancer, d'être enfin dans l'action, est immense, après de longues checklists et de nombreux aller-retour en train depuis Paris. Nous sommes surexcités de libérer enfin notre énergie et de partir fendre des vraies vagues plutôt que de subir celles du Covid. Mais c'est aussi sûrement le plus grand saut dans l'inconnu que nous réalisons aujourd'hui malgré toute notre préparation. Le premier obstacle sera sans doute celui que nous craignons le plus : le golfe de Gascogne.
Malgré l'expérience de Pierre, ce sera pour Melchior, Amicie, notre équipière pour les deux premiers mois, et moi-même, la première fois que nous nous confrontons à ce bout d'océan encastré entre le littoral ouest français et la côte Nord de l'Espagne. Il est craint en hiver.
"Un matin nous partons le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons suivant le rythme de la lame
Bercés notre infini sur le fini des mers"
Extrait du poème “l'Appel du Large”, Les Fleurs du Mal, Charles Baudelaire